Up in the Air

La seule chose dont je me souviens, c’est le ronronnement réconfortant du moteur qu’on allume. Un bruit reconnaissable parmi tant d’autres, mais dont la puissance me donne une sensation de sécurité. Je suis assise dans un fauteuil, la tête appuyée contre le hublot. Je n’ai même pas eu le temps de voir le décollage.

Lorsque j’ouvre à nouveaux les yeux, il n’y a que du bleu à l’horizon. Parfois quelques touches de blanc, de celles qui secouent quelques instants et qui peuvent parfois lever le cœur, mais généralement ce n’est qu’un nuancier cyan dans le ciel. Au-dessus des nuages, loin des tumultes de la terre ferme, nous volons. 

Je ne sais pas vraiment où nous sommes et à vrai dire, cela me rassure. Ce vol, c’est un moment de quiétude arraché à la vie réelle, un apaisement octroyé par la force et qui ressource. Qui que vous soyez, je ne serai pas joignable. Vous ne saurez pas même où je me situe sur la surface du Globe : pour la seule fois de la journée, je vous échappe. J’échappe au reste du monde et je peux enfin être moi-même. Je peux lire ce livre tant de fois commencé et jamais terminé, prendre le temps de découvrir les journaux coincés au niveau de mes genoux et même discuter avec mon voisin. Une hôtesse me demande si je préfère le salé ou le sucré. Les nuages me font penser à des montagnes de Marshmallows. Ce sera sucré pour cette fois.

Parfois, à travers le hublot, il est possible de distinguer nos voisins des airs. D’autres avions quadrillent le ciel en laissant une traînée blanche derrière eux. Voie lactée de vapeur d’eau, vous êtes la preuve que si les hommes peuvent toucher le ciel, cela sera de manière éphémère. Promis, nous ne faisons que passer.

Le bourdonnement continue de mon navire céleste me berce à nouveau. Je ferme les yeux.

L’avion est plein. Mon cœur l’est tout autant.

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