09/12/16

La quête

Telle est ma quête,
Suivre l’étoile
Peu m’importent mes chances
Peu m’importe le temps
Ou ma désespérance
Et puis lutter toujours
Sans questions ni repos
Se damner
Pour l’or d’un mot d’amour

Jacques Brel

11/21/12

Le Drapeau

« Terrible morceau de drap cloué à ta hampe, je te hais férocement ; oui, je te hais dans l’âme ; je te hais pour toute la misère que tu représentes, pour le sang frais, le sang humain aux odeurs âpres après, qui gicle sous tes plis ; je te hais au nom des squelettes.
Ils étaient quinze cent mill…
Je te hais pour tous ceux qui te saluent ; je te hais à cause des peigne-culs, des coyons et des putains, qui traînent dans la boue leur chapeau devant ton ombre ; je hais en toi toute la vielle oppression séculaire, le dieu bestial, le défi aux hommes que nous ne savons pas être ; je hais tes sales couleurs, le rouge de leur sang, le bleu que tu volas au ciel, le blanc livide de tes remords…
Laisse-moi, ignoble symbole, pleurer tout seul, pleurer à grands coups, les quinze cent mille jeunes hommes qui sont morts et n’oublie pas, malgré tes généraux, ton fer doré, et tes victoires, que tu es pour moi de la race vile des torche-culs. »

J.Z.
6 mars 1924

09/18/11

Le cadavre de mes jours

 

J’ai eu le courage de regarder en arrière
Les cadavres de mes jours
Marquent ma route et je les pleure
Les uns pourrissent dans les églises italiennes
Ou bien dans de petits bois de citronniers
Qui fleurissent et fructifient
En même temps et en toute saison
D’autres jours ont pleuré avant de mourir dans des tavernes
Où d’ardents bouquets rouaient
Aux yeux d’une mulâtresse qui inventait la poésie
Et les roses de l’électricité s’ouvrent encore
Dans le jardin de ma mémoire
Apollinaire, Alcools